Festival Utopiales 2022 : Limite (s) / Cité des congrès / Nantes / du 29 Oct au 1er Nov



Les Utopiales nous confrontent cette fois aux "limites". Elles testent les cadres, découvrent ce qui se trouve au-delà, franchissent les seuils, quitte à sombrer dans l’hubris, cette démesure qui frappe l’humanité depuis trop longtemps. Durant 4 jours, scientifiques, artistes, auteur·rices iront voir si, comme l’affirmait Alphonse Allais, passé les bornes, il n’y a vraiment plus de limites !


On se souvient donc que le seul crime inexpiable de la mythologie grecque est l’hubris, la folie humaine qui consiste à se mesurer aux dieux et à tenter de les surpasser. Ainsi Icare s’envole-t-il, les ailes déployées vers sa mort tragique, et programmée, dès lors que son père prétend voler les cieux aux divinités. Parallèlement, le roman fondateur de la SF, Frankenstein (Mary Shelley, 1818) est un roman de l’hubris, celle qui consiste à se substituer au Créateur et transcender les seuils de la mort et de la naissance. Tel le docteur Frankenstein, délibérément ou non, nous n’avons cessé « d’améliorer » voire « d’augmenter » l’humain. Les super-héros ne sont souvent que le résultat d’un accident ou d’une avancée technologique quand les héros anciens recevaient cette élection de naissance. Cela fait partie du projet de la biologie moderne dès l’entre-deux guerre et l’émergence de la génétique. Aujourd’hui pour certains post-humanistes, il n’y a pas de limites à ce que nous voulons faire de notre corps, qui n’est plus, comme pour notre environnement, qu’une matière à travailler, une ressource à exploiter au service de nos désirs ou au bénéfice des autres.
Même la mort pourrait n’être qu’une maladie dont il faut guérir. Le projet transhumaniste taquine ainsi les dieux jusque dans leurs prérogatives les plus sacrées. En observant l’évolution exponentielle des performances techniques des ordinateurs certains prédisent l’arrivée prochaine de la Singularité technologique qui fera peut-être de nos machines les dieux ultimes de Terminator ou indifférents de Her. La Terre aussi est « malade » des humains, entre réchauffement climatique et limites planétaires franchies une à une, et certains rêvent de machiniser la nature et de la « soigner » par la technologie même qui l’a blessée.
La sortie est peut-être au fond de l’espace, contrairement à ce que chantait Jacques Sternberg en 1956. En perçant les secrets des objets incommensurables qui gravitent autour de notre système solaire, trouverons-nous les réponses qui nous manquent pour nous sauver de nous–mêmes. Mais, pour l’instant, l’espace n’est ouvert qu’aux oligarques qui n’y envoient que leurs pairs. Mais tandis qu’ils lanceront les vaisseaux générationnels (de nouveaux Titanic ?) ou créeront des colonies sur Mars, la commune humanité rêvera-t-elle d’espace les pieds dans la 


Commentaires

Articles les plus consultés